Parfois les choses vont tellement vite qu'on se retrouve placardé dans le métro à Paris avant même de s'en rendre compte.
L'histoire commence plutôt normalement, coup de fil d'un client avec qui je travaille régulièrement - l'Agence d'Attractivité de l'Indre (A2I), qui me demande si j'ai des photos sur le thème du télétravail et des transports à la campagne, notamment de vélo. J'ai bien quelques photos de vélo par-ci par-là mais rien qui colle vraiment. Et pas vraiment le temps d'organiser un shooting en bonne et due forme, c'est urgent. Ce n'est pas de la faute de mon client, c'est juste une opportunité d'affichage qui s'est présenté et il faut la saisir vite.
Ni une ni deux, je photographie une première série pour illustrer le confort du télétravail à la campagne et une autre qui symbolise plutôt la liberté et le calme sous l'angle du transport. C'est qu'il est question de d'affiches pour le métro parisien… Une campagne publicitaire visant à attirer des actifs dans le département, qui sera déclinée sous la marque maison L'Indre en Berry.
Il faut se montrer attractif, expliquer qu'ici il y a de l'espace et pas de bouchon (à part sur les bouteilles).
Je réalise une première série en toute simplicité, seul, en mode autoportrait avec l'appareil sur trépied et retardateur. Aussitôt envoyées les images plaisent, mais la météo n'est pas avec moi et le ciel bleu fait défaut. Par chance le lendemain est un belle journée et il me reste environ 24 heures pour livrer ma copie.
Afin d'optimiser le temps et les prises de vue, je fais venir Corentin (le meilleur assistant du monde), pendant qu'Élise, responsable du projet, s'occupe de réserver des endroits "parfaits". Dès le lendemain, nous voilà donc sur le terrain, tous les trois, au boulot avec cette fois-ci une maquette établie sur la base de mes photos de la veille. On sait exactement où on va et on peut vraiment se concentrer sur la lumière, le cadre et la composition.
Notre mode opératoire est très simple, on prépare la scène, je fais le cadre et les réglages pendant que Corentin installe les éléments (table, ordi, etc.). Il pose pour quelques essais, ensuite je m'installe dans la scène et c'est Corentin qui fait la photo finale en s'appuyant sur les essais faits juste avant. Corentin aurait tout aussi bien pu poser, mais du haut de ses 20 ans il est trop jeune pour le personnage de cette série d'affiche qui cible plutôt la tranche d'âge 35-50 ans.
Les premières photos sont ainsi prises. Tout roule et on avance plutôt rapidement d'un scénario à l'autre. En fin de journée, il ne nous reste qu'une photo à faire : le cycliste-à-la-cool-mais-sérieux-quand-même qui rentre du travail en profitant de ce petit paradis qu'est le Berry. Je me tiens la, avec mon vélo à la main, pendant que Corentin prépare un boîtier, quand soudain Élise nous arrête net et me dit
"c'est parfait, ne bouge plus !".
La lumière tombait nickel, l'arrière plan offrait ce qu'il faut de végétation afin d'inclure du texte et apparemment mon visage revêtait exactement l'attitude recherchée… Ni une ni deux, Corentin empoigne mon Nikon et immortalise la scène, avec Élise dans le champ afin de peupler un peu plus l'image. Et voilà comment le photographe est photographié. Entre urgence de la commande et petit hasard innocent, je suis passé d'un côté à l'autre de l'appareil avant d'avoir eu le temps d'y penser.
Je travaille souvent seul, complètement en charge de mes images et j'aime ça. Mais je dois avouer que sur ce travail, ça a été un vrai plaisir de pouvoir compter sur Élise et Corentin - un vrai travail d'équipe où nos rôles étaient également importants et où la synergie nous a permis de faire face à l'urgence.
Je remercie donc l'A2I pour cette commande, et surtout pour la disponibilité de l'équipe et la réactivité d'Élise.
Je dois également remercier Corentin pour son dynamisme et sa complicité, avec lui pas besoin de répéter les instructions ou les réglages, ça percute ! Et même mieux que ça, Corentin est un sacré bon photographe ! Il est passé pro cette année et je ne peux que vous inviter à visiter son site internet :
Dans ce genre de projet, il est question de réactivité, de dynamisme et de créativité. C'est un peu le rêve de tout photographe d'avoir carte blanche. Ce n'était pas complètement le cas ici mais je dois avouer que l'Agence d'Attractivité me laisse toujours une très grande latitude après m'avoir fourni un brief. Ensuite, leur accessibilité et la grande simplicité avec laquelle nous échangeons nous permet d'évoluer dans le bon sens. Au delà des aspects artistiques et techniques d'un reportage photo, l'écoute et l'échange représentent l'une de mes dimensions préférées de ce métier.
Vous avez un projet ? Vous souhaitez un devis ou une proposition artistique ? Contactez-moi et travaillons ensemble.
Texte Th/V
Photos Th/V | Corentin Azamoun
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